mercredi 8 juillet 2009

Topo vietnamien

Deux mois que je suis au Vietnam
Deux mois de découvertes culturelles, culinaires, traditionnelles, musicales, monétaires! ...
Deux mois à m’intégrer dans ce pays asiatique en pleine croissance économique où se côtoient et s’affrontent les valeurs traditionnelles vietnamiennes et ces nouvelles valeurs, plus individualistes, plus occidentales...
Voici donc un topo de ce que j’ai observé jusqu’à date,
De ce que j’apprécie de cette culture
Et aussi de ce que j’aime un peu moins...

Top 10 des points forts :

1) La cuisine vietnamienne

Les bonne pho bo (soupe aux nouilles avec du boeuf) et pho trung (soupe aux nouilles avec deux jaunes d’oeuf) pour déjeuner le matin, les pho cuon thom (rouleaux de printemps frais avec des crevettes) et les nem (rouleaux de printemps frits), le com (riz) accompagné de légumes et de ca (poisson), le typique banh mih (petite baguette de pain à la française), et sans oublier les fruits juteux et frais comme les ananas, les litchis, les ramboutans, les melons d’eau, les cantaloups, un vrai délice!

2) Le rythme de travail des Vietnamiens

Ici, il est normal de commencer tôt, vers 8h00 am ou même 7h30 am pour certains, mais il est aussi normal d’avoir un bon deux heures de lunch! En réalité, beaucoup prennent 30-45 minutes pour manger et font la sieste ensuite pendant 30 minutes-1 heure, j’adore! Aux bureaux de l’ONG où je travaille, l’heure du lunch est de 11h30 à 13h30 environ et on fait tous la sieste de 12h30 à 13h30, le directeur y compris!

3) Le chaos qui règne à Hanoi

C’est vrai, ça peut parfois être énervant tous le trafic des motorbikes, mais j’aime bien ce chaos. Des motos à profusion et le « talent » des conducteurs qui, pour plusieurs, est certainement à remettre en question, des bicyclette style années 80 single speed qui roulent au milieu de la route parmi le trafic, des charrettes remplies d’une cargaison quelconque poussées par des Viets, d’autres vélos débordant de fruits succulents poussés par des madames portant leur chapeau typique et un bandeau pour se couvrir le nez et la bouche, et finalement, les policiers qui se postent en plein milieu de la rue aux heures de pointe pour tenter vainement d’avoir un certain contrôle sur cette masse de gens qui tentent de se déplacer... Un vrai chaos qui s’apparente à bien des villes dans beaucoup de pays en développement, de toute beauté!

4) Le beau groupe de stagiaires canadiens

Je suis avec neuf autres Canadiens au Vietnam et tous sont vraiment sympathiques! Nous sommes tous ici en stage, en partenariat avec World University Service of Canada (WUSC) et nous avons tous différents partenaires locaux vietnamiens. J’aime bien passer du temps tous, nous prenons des bières, allons souper ensemble, partons les fins de semaine, etc. Bref, une belle gang. Il y a Benoit, Elke, Laura, Dave, Donald, Brady, Adja, Fatouma, Laurence et moi. Tous viennent d’un peu partout au Canada et d’ailleurs : Ottawa, Hamilton, Toronto, Vancouver, Dakar (Sénégal), Montréal, et bien sûr Berthierville!

5) La bia hoi (bière pression) et toutes les différentes sortes de bia (bière)!

Je ne sais pas si vous êtiez au courant : la bia hoi est la bière la moins chère au monde à ce qu’il paraît! Un bock de bia hoi coûte en moyenne 2 500 DONG- 3 000 DONG, ce qui équivaut à 0,16$ CAD- 0,19$ CAD, quand même incroyable! Bon, il ne s’agit peut-être pas de la meilleure bière au monde, mais elle a toute de même bon goût et, comme le dit si bien ma bible (le Lonely Planet!), c’est une excellente façon de faire connaissance. Il existe aussi plusieurs sortes de bière vietnamiennes en bouteille, qui se vendent entre 10 000 DONG et 15 000 DONG (0,63$ CAD- 0,94$ CAD) : les bières Hanoi, Halida, Tiger, 333, Saigon, Larue, etc. Ce sont surtout les hommes vietnamiens qui boivent ici... et les étrangers (hommes ou femmes, bien entendu)!

6) Les peuple vietnamien

De mon expérience, les Vietnamiens sont très enthousiastes et ils aiment en général sympathiser avec les étrangers. Lorsqu’on entre en contact avec eux, leurs questions sont souvent : Where are you from? How old are you? What’s your name? How long in Vietnam? How long until go back to Canada? Are you married? How many children? How many brothers and sisters? Etc...

Parfois, leur anglais est trop rudimentaire pour une conversation aussi "élaborée"(!), ce qui fait qu’en mimant, j’arrive à comprendre les trois questions qui les intéressent vraiment : d’où je viens, si je suis mariée et combien d’enfants j’ai.

Évidemment, ça peut devenir quelque peu irritant de se faire poser toujours ces questions, mais les Vietnamiens le font de bon coeur et ils sont curieux, tout simplement. Par contre, je dois avouer qu’il m’est arrivé à une ou deux reprises de mentir un peu et de dire que j’étais mariée, surtout pour ne pas me faire achaler!

7) Les paysages magnifiques et les randonnées

Comme beaucoup de pays en Asie et ailleurs dans le monde, le Vietnam regorge de mille et une merveilles. Je n’ai pas encore tout vu de ces beautés, mais j’ai eu la chance de voir plusieurs magnifiques paysages dans le nord du Vietnam. Mon coup de coeur est certes la baie d’Along, dans le golfe du Tonkin, vraiment superbe. Se promener dans le parc national de Cat Ba, sur l’île de Cat Ba et observer toutes ces îles minuscules, faire une tour de bateau d’une journée dans ce décor enchanteur, s’y baigner, wow! Mais je dois avouer qu’il y a aussi d’autres beaux sites que j’ai pu découvrir : le magnifique paysage pour se rendre à la pagode des parfums au sud d’Hanoi, la région de Sapa, au nord-ouest du pays (près de la frontière chinoise), la région aux alentours de Ninh Binh, au centre-nord du Vietnam...

8) Les massages

Je ne m’étais jamais fait masser dans un centre de massage avant de venir au Vietnam. Je me suis donc gâtée et fait masser pour la première fois ici, à Hanoi. Et ça fait vraiment du bien! J’ai trouvé un centre de massage qui s’appelle Just Massage et dont les masseurs sont des aveugles ou partiellement aveugles. J’aime bien encourager ce centre et de plus, le coût est vraiment dérisoire. En effet, pour une heure de massage, il en coûte 92 000 DNG, soit 5,75$ CAD! C’est environ 10 fois moins cher qu’au Québec! Alors pour le temps que je suis ici, je crois que je vais en profiter...

9) Les bébé vietnamiens!

Il y a plein de bébés ici, un vrai baby boom on dirait! Et, moi qui ne trouve pas particulièrement les hommes vietnamiens très beaux, les bébés (autant garçons que filles) par contre sont trop mignons! Ils ont de beaux petits visages asiatiques, ils me font craquer! (Peut-être mes futurs instincts de mère?!)

10) La vie vietnamienne sur les trottoirs et sur le bord des rues

Ici, tout se fait sur le bord de la rue : les femmes cuisinent avec du charbon sur le bord des rues, les gens mangent et boivent du thé ou de la bière sur les trottoirs, assis sur des petites chaises en plastique destinées (en Occident du moins) aux enfants, et les hommes se font même couper les cheveux sur le trottoir! Il y a plusieurs coiffeurs sur les trottoirs de Hanoi, équipés d’une chaise, d’une paire de ciseaux et d’un mirroir et qui attendent leur clients. J’adore cette pratique! Un de mes amis canadiens, Dave, a même tenté l’expérience et s’est fait couper les cheveux dans la rue. Selon lui, à voir l’air septique du coiffeur, il en était sûrement à sa première expérience à couper des cheveux frisés... et à raser un dos d’homme! Car en effet, étant donné la forte pilosité de Dave, il a décidé de se « gâter » en se faisant raser le dos dans le rue... très cocasse!


Top 10 de ce que j’apprécie moins :

1) Le regard pervers de certains hommes vietnamiens

En effet, certains Vietnamiens jettent parfois des regards qui en disent long, surtout sur les étrangères! Je n’aime pas me retrouver dans un endroit où il y a simplement des hommes viets, ça me met un peu mal à l’aise, surtout lorsqu’ils sont un gros groupe et qu’ils boivent du xeo (vin de riz). Lorsque Laurence et moi étions sur l’île de Cat Ba, nous nous cherchions une guest house et nous avons opté pour une recommandée dans la bible (le fameux Lonely Planet). Par contre, au rez-de-chaussé de cette guest house, un groupe d’homme mangeaient, buvaient du xeo et festoyaient bruyamment pour je-ne-sais-plus quelle fête vietnamienne. Ils nous ont regardé Laurence et moi en échangeant quelques phrases en vietnamiens et en riant... Nous sommes parties très vite de cet endroit peu accueillant et nous nous sommes trouvées une autre guest house!

2) Les ongles longs et sales des hommes vietnamiens

En effet, beaucoup d’hommes viets (et asiatiques en général je crois) se laissent pousser un, voire deux ongles (généralement l’auriculaire et le pouce). Le fait est que ces ongles ramassent bien de la poussière et sont souvent très sales, ce qui est assez dégueulasse! J’ai appris dernièrement que cette pratique proviendrait du fait que les hommes veulent montrer qu’ils ne travaillent pas manuellement, qu’ils ne travaillent pas dans les champs. Ils se laisseraient donc pousser un ou deux ongles pour montrer leur statut intellectuel en quelque sorte...

3) Leur façon de ne pas se gêner pour renifler leur « morve » et de la cracher par terre!

Au Vietnam (j’ai entendu dire aussi que c’était pareil en Chine), les gens (autant les hommes que les femmes, mais peut-être plus les hommes) reniflent sans aucune gêne et en essayant de faire le plus de bruit possible on dirait (comme s’il s’agissait d’un concours!) pour ensuite recracher le tout par terre. Ce n’est pas tant qu’ils crachent par terre qui m’indispose, mais plutôt leur indiscrétion à le faire! Il m’arrive souvent, quand je suis dans ma chambre (qui se trouve au 4e étage), d’entendre le bruit caractéristique de quelqu’un qui renifle et qui crachent bruyamment... waaaassshhh!

4) Leur musique...

Sérieusement (c’est un goût personnel), mais je n’ai jamais entendu de la musique aussi mauvaise qu’ici, vraiment! La voix des chanteurs est souvent extrêmement nasillarde et le rythme des chansons sonne vraiment très quétaine... Les Vietnamiens, eux, ont l’air d’adorer et plusieurs s’époumonnent à chanter ces chansons dans les karaokés, une expérience en soi lorsqu’on assiste à cela (qu’on ne veut pas répéter trop souvent par contre!)! Le pire reste les trajets d’autobus où ils ne se gênent pas de mettre ce type de musique à fond dans le tapis, même pour les trajets de nuit!

5) Les dents sales de certains Vietnamiens

J’ai plutôt l’impression qu’ici en général, les Vietnamiens n’ont pas la même hygiène bucco-dentaire que nous. Plusieurs ont en effet des dents assez douteuses, laissant paraître des taches brunes et noires et beaucoup de tartre dentaire. Plusieurs ont une dentition assez horrible alors qu’ils ont à peu près mon âge! Les taches brunes et noires seraient surtout dues, de ce que j’ai lu dans le Lonely Planet, au bétel. Il s’agit de feuilles de poivrier qui se mastiquent avec des noix d’arec et qui procurent un effet d’ivresse. Mâcher du bétel fait beaucoup saliver, et par conséquent, cracher. Évidemment, mastiquer cette substance à long terme teinte les dents, qui peuvent finir par devenir noires! Je ne sais pas si la dentition peu « invitante » des Vietnamiens est seulement due au bétel, mais chose certaine, ça ne donne pas trop envie d’essayer ni le bétel, ni d’embrasser un Viet! Bon, j’exagère peut-être un peu : c’est vrai que certains ont une belle dentition.

6) Le fait de toujours avoir à marchander

Eh oui, comme dans beaucoup de pays à travers le monde, le Vietnam ne fait pas exception au marchandage. Il faut donc négocier pour payer le prix « normal ». Parfois, les Vietnamiens doublent-triplent-quintuplent leur prix lorsqu’ils remarquent un étranger. Par exemple, alors que j’étais à Vinh, ville à 300 km au sud de Hanoi, avec mes collègues Canadiens, nous avons pris une pho bo (soupe au boeuf) qui coûte normalement 15 000 DNG, soit un peu moins d’1$ CAD. Or, la madame, voyant qu’elle pourrait en profiter, nous a demandé 40 000 DNG! Pas que 40 000 DNG soit cher, loin de là, mais c’est plutôt par principe. Elle a presque triplé le prix de sa soupe... Par contre, avec nos talents de négociateurs nés, nous avons réussi à barguiner pour 20 000 DNG.

Même chose avec le ticket de bus pour rentrer à Hanoi à partir de Vinh : un Viet un peu douteux avec une chaîne et une croix au cou, des bagues aux doigts, l’air fendant, bref le style de gars bling bling à qui tu ne ferais confiance en aucun cas, est accouru jusqu’à nous à la station de bus nous vantant les fabuleuses caractéristiques de son petit autubus à l’air conditionné et le fait que le trajet ne durerait pas plus de 5 hrs, le tout pour 150 000 DNG. Comme c’était pas mal notre seule option, nous avons accepté. Résultat : autobus très « ordinaire », qui a pris plus de 8 hrs pour se rendre à Hanoi (on est arrivé vers 4h00 du matin!), avec une musique vietnamienne jouant à tue-tête et des moins agréables... Mais le pire dans tout ça est que tous nos compagnons de bus, Vietnamiens bien sûr, ont payé 100 000 DNG. Bref, on s’est royalement fait, pardonnez-moi l’expression, fourrer! Mais n’est-ce pas la toute la beauté des voyages que d’avoir ce type d’aventure me direz-vous? Peut-être... maintenant j’en rie, mais sur le coup, j’étais vraiment irritée! Par contre, je tente maintenant de rester zen par rapport au marchandage... et ça marche assez bien!

7) Mon stage...

Eh oui, c’est assez décevant, surtout que c’est pour cette raison que je suis au Vietnam! Honnêtement, je suis extrêmement déçue du peu de responsabilités que j’ai, outre que de faire une recherche sur les mines, sujet qui ne m’intéresse pas vraiment! Enfin, je m’y suis fait, il me reste moins d’un mois de stage (déjà!) et je me prépare pour partir à l’aventure au mois d’août. Donc, malgré la déception par rapport à mon stage, I’ll make the best out of it comme ils disent en anglais!

8) La lenteur des moyens de transport et les klaxons

Il faut vraiment avoir l’étoffe d’un combattant pour parcourir les routes du Vietnam, surtout en autobus et lorsqu’on part simplement pour une fin de semaine. Les bus locals arrêtent extrêmement souvent pour embarquer ou débarquer des gens et ils vont à une moyenne de 50-60 km par heure, ce qui fait que cela peut prendre jusqu’à 8 heures pour parcourir pas plus de 300 km et environ 5 heures pour parcourir 180 km (parole de fille qui en a eu l’expérience)! S’ajoute à cela les coups de klaxon que le chauffeur ne se gêne pas de donner, car pour se gâter sur le klaxon, laissez-moi vous dire qu’il se gâte! Autant pour avertir un camion de se tasser, pour avertir qu’il est là, pour avertir qu’il va dépaisser, pour avertir qu’il dépaisse, pour avertir qu’il a fini de dépasser, pour avertir qu’il existe, pour avertir l’humanité de son arrivée... heureuse que je ne sois pas encore sourde! Bon, j’exagère encore, mais tout de même, le klaxon ici, ils l’utilisent abondamment!

9) La barrière de la langue

Elle est super forte et c’est donc vraiment difficile de communiquer, même à Hanoi, dans les endroits un peu moins touristiques. J’ai entendu dire qu’il y a vraiment plus de Vietnamiens qui parlent anglais maintenant, mais je trouve qu’il n’y en a pas tant que ça! Alors il y a 5-10 ans, il ne devait pratiquement pas y avoir de Viets parlant la langue de Shakespeare. Tout de même, j’arrive à communiquer quelque peu, avec mes mimes et mon boddy language! Je vais devenir une véritable championne du fameux jeux cranium en revenant, garre à vous!

10) Le peu de conscience environnementale des Vietnamiens...

Je ne suis pas débarquée ici avec mes gros sabots pour dire aux Viets quoi faire sur le plan environnemental, mais ça me désole vraiment de voir qu’ils ont si peu de conscience environnementale... Durant plusieurs trajets d’autobus notamment, j’ai vu des Vietnamiens jeter des sacs de plastique par la fenêtre. Également, à Hanoi, vous seriez plus qu’étonnés : tout le monde jettent ces déchets sur le bord du trottoir parce qu’il n’y a pas de poubelles à disposition. Et ce sont des employés, de la ville j’imagine, qui s’occupent à chaque fin de journée de balayer les rues hanoiennes et de ramasser les ordures. Un camion de vidanges situé à un endroit stratégique vient ensuite ramasser le tout pour aller le porter je-ne-sais-où. Également, dans les épiceries et partout, les sacs de plastique sont omniprésents et tout est suremballé. On est bien loin du principe des 3R-V...

Somme toute, comme chacun de mes séjours à l’étanger, ce voyage au Vietnam est une expérience unique...

Sur ce, à la prochaine chers parents et ami(e)s!

Geneviève xxxx